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Rodoric reconstitution
17 juin 2009

Rodoric en Franc-Mérovingien

Reconstitution du guerrier Franc-Mérovingien

 

Pour la reconstitution de l’équipement du guerrier franc chef de guerre (ou prince) le matériel archéologique est important. On pourrait citer la dernière exposition à Saint Dizier de tombes de princes ou chef de guerre.

 

L’équipement très riche de ces tombes est constitué en général de :  

-une épée richement décorée

-une hache asymétrique (Francisque)

- un bouclier avec umbo

-parfois un casque

-un scramasaxe

-céramiques , plaques boucles, pince à épiler….

-parfois un cheval est enterré à côté du guerrier (St Dizier , Tournai par exemple)

 

Cependant j’ai essayé de reconstituer un guerrier qui n’est ni le chef de guerre tout en étant un homme libre possédant de quoi s’équiper.

 Dans ce cadre les données sont moins abondantes que les riches tombes des princes et des chefs

 

Il est aussi difficile de prouver que le matériel funéraire est aussi un matériel utilisé pour les combattants : armes d’apparats, de prestiges même pour un guerrier qui n’est pas un chef de guerre ?

 

Les textes nous permettent aussi de croiser ces informations archéologiques

 Grégoire de tours par exemple nous dit que (Gesta Francorum) :

 

-         on affilait des haches , là les javelots locaux appelés Angon,

 

-         on réparait les boucliers brisés….

 

-          Ils ignoraient les protections pour la poitrine et les jambes et rares sont ceux qui combattent coiffés d'un casque

 

-         Très peu montent à cheval … accoutumés et mieux entrainés à combattre à pied et cela depuis des temps très anciens

 

Les guerriers Francs Mérovingiens sont donc des fantassins , peu protégés , portant le plus souvent un bouclier , une arme d’hast ( la framée) , une hache asymétrique (hache de jet) , un scramasaxe (la semi spatha ?) . 

 

La reconstitution est donc basée sur

 

-         un équipement léger

 

-         vêtement de lin et de laine avec bandes molletières des fantassins. Pas de fibules pour un statut de guerrier qui n’est pas un chef de guerre

 

-         bouclier , hache de jet , framée (Lance d’attaque)

 

-         un scramasaxe long de type semi spatha

 

-         aucune protection de corps ni de tête

 

 

photo2

 

L’armée des francs

 

L’armée des Francs est une armée disciplinée car on ne peut conquérir un vaste royaume par la force sans un minimum d’organisation et de discipline.

 

La tactique est cependant brutale : elle vise à rompre les lignes adverses par un jet de haches et une attaque rapide du front ennemi . C’est une tactique à double tranchant . Si la charge réussit la ligne ennemi est rompue mais si la ligne n’est pas rompu les Francs perdent souvent comme en 554 à Casilinum.

 

La bataille de Casilinum (Capoue) est l’exemple typique d’une charge de 30000 Francs sur les lignes Byzantines de Narsés (20000 hommes). Les Francs réussissent  à rompre 2 lignes Byzantines mais se trouvent bloqués puis accablés par la cavalerie lourde et les traits des Byzantins sur leur flanc. Ils reculent en ordre puis finissent par se faire écraser par l’armée Byzantine . Il aura fallu une cavalerie de qualité (Hérules – Cataphractaires ) sur les flancs et un tacticien hors pair pour battre les Francs.

 

Maurice décrit aussi les Francs comme brutaux , aux tactiques primaires mais il conseille de ne jamais les affronter en début de campagne en batailles rangées mais de les démoraliser par une campagne longue faite au début d’escarmouches et de guérilla. Maurice estime donc comme important le risque d’affronter une armée Franque en début de campagne et avec un moral important.

 

Hache de Jet

 

Nous pensons que la hache de jet asymétrique est lancée juste avant le contact : elle permet selon moi de compenser le manque de protection de corps au contact en projetant un mur de fer pour ouvrir la ligne adverse.

 

Le guerrier franc utilise depuis sa plus jeune enfance cette arme de jet . Dans la nécropole de Bulles (Oise) une francisque pour enfant a même été retrouvée.

 

Cette arme disparaîtra à partir de la fin du 6 ième siècle.

Sa fabrication n’a rien de commun avec la métallurgie romaine. Elle est obtenue par de petites quantités de métaux soudés entre elles, le tranchant est obtenu par martelage ou soudure à froid.

 

 

photo3

 

La francisque est lancée avant que le guerrier n’utilise sa framée( lance d’attaque)

 

 

La Framée

 

Cette reconstitution est une copie d’un modèle du musée du fer de Nancy : datation 500-550 après JC

 

 

Son utilisation la plus efficace est sûrement en prise comme l’hoplite pour frapper de bas en haut les parties non protégées de l’adversaire.

 

Le fer est à douille ouverte et assez long :

 

 

Détail du fer de la framée :

 

Longueur : 51 cm de longueur

 

photo6

photodouille

photo4

photo5

 

 

 

Le scramasaxe

 

La spatha (épée) est peu répandue chez les mérovingiens . Le guerrier Franc-Mérovingien possède une autre arme que l’on pourrait appeler semi spatha pour son utilisation au combat : le scramasaxe :

Sur ce modèle du VII ième siècle la longueur de la lame est de 57 cm et la largeur de 4 cm  (copie d’un scramasaxe du musée Denon).

 

Cette arme est à un seul tranchant (Tranchant rapporté)

 

scram

 

C’est une arme d’estoc assez redoutable

 

photo7

 

 

Le guerrier Mérovingien portant un scramasaxe au VII ième pourrait ressembler à

 

photo8

 

 

 

 Le bouclier

 

 

Le bouclier est d’utilisation courante chez les francs mérovingiens , en cela ils perpétuent la tradition du fantassin germain.

 

Le coût d’un bouclier et d’une framée est de 2 sous or ( Loi Ripuaire au titre XXXVIII, à l'article XII ). 

 

Le vêtement et le matériel civil

 

Lin et laine , sans fibule pour le statut de guerrier simple. Le manteau (ou Sagum) est retenu par un lien en cuir. Comme le guerrier possède un peu de revenu il possède outre son armement un ceinturon avec une plaque boucle assez simple et un galon autour de sa tunique .

 

Il possède une pince à épiler , des forces , un briquet pour le feu et de la céramique pour la vie courante .

 

photo9

Conclusion

 

La reconstitution d’un guerrier Franc – Mérovingien est basée sur les sources écrites générales et le matériel archéologique funéraire. Elle a ces propres limites car le guerrier standard possédant un revenu suffisant pour porter un bouclier , une framée , un scramasaxe n’est pas totalement décrit ou enterrer avec tout son équipement.

 

Il est évident aussi que les protections de corps évoluent pendant les 2 siècles de 500 à 700 . Des blessures à la tête sont moins fréquentes dans les tombes : y a-t-il une utilisation plus importante des casques ? Il est pour le moment difficile de le prouver.

 

L’option prise a donc été d’équiper ce fantassin Mérovingien d’un équipement minimal sans protection de tête ,de corps et de jambes.

 

Il est suffisamment équipé pour représenter une typologie de guerriers qui permit aux francs et aux mérovingiens de conquérir un royaume très important .

 

Biblio succincte

 

-Grégoire de tours : histoire des francs

 

-P Perrin : peuplement en gaule à l’époque mérovingienne , CRAM tome XI

 

-P Perrin : ‘’ les Francs ‘’Armand collin

 

-Catalogue d’exposition ‘’Rome et les barbares’’ de Venise 2008

 

-Catalogue d’exposition ‘’du silex à la poudre’’ , musée Denon , Châlon sur Saône.

 

-Catalogue d’exposition ‘’nos ancêtres les barbares’’ de Saint Dizier

 

-A Broëz ‘’collections mérovingiennes de la société archéologique d’Avesnes ‘’ , mémoires tome XXXVI

 

-le stratégikon de Maurice

 

-HiM hors série N°4

 

 

 

 

 

 

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